Lundi 5 décembre

Mes démêlés avec les techniques de l'aquarelle

Je suis un peintre autodidacte. C'est à dire quelqu'un qui a choisi de se tromper tout seul.

N'attendez pas de moi que je vous donne des conseils. Ils sont nombreux les techniciens et les maîtres qui écrivent des bouquins sur la question ou organisent des stages sur tels ou tels aspects de la pratique de notre médium favori. Nombreux et bien plus qualifiés que moi!

Mon propos est de vous distraire en vous contant comment, au fil des années,j'ai découvert puis affronté avec plus ou moins de réussite, les mille problèmes qui accompagnent le choix de peindre exclusivement à l'aquarelle.

Le chemin ne vaut-il pas autant que le but à atteindre?

Je vous entend penser :'Encore un qui se croit parvenu quelque part.'

Détrompez vous! Chaque toile reste pour moi une aventure qui finit le plus souvent dans la poubelle !!

De l'eau

Pratiquer l'aquarelle c'est entrer dans un ménage à quatre : Eau, pigments, papier et pinceaux dont deux des protagonistes, l'eau et les pigments. sont particulièrement volages:

(Le peintre serait, pour filer la métaphore, un conseiller matrimonial qui essaierait de faire en sorte que le ménage en question ne se désintègre.)

L'eau n'est pas un médium anodin, comme semblent le penser trop de peintres. Si je suis certain qu'elle concourt au mépris dans lequel on tient parfois l'aquarelle,elle nourrit tant de représentations, conscientes ou inconscientes!

Eau de vie, de mort, considérée comme porteuse de tous les germes, eau du bain qu'on jette avec le bébé, eau du robinet, facile...eau rare.... précieuse....distillée, de source......

Il y a ceux qui la changent à tout bout de champ afin qu'elle reste propre et transparente, ceux qui ne la changent jamais et qui aiment leur 'jus de tabac' pour rester dans le ton, ceux qui sont économes et se contentent d'un petit godet anémique, ceux qui aiment leurs aises, la gaspille, en mettent partout.

Moi je suis de cette dernière catégorie. J'aime mon eau dans un ou plusieurs larges récipients, un sceau même, dans mon atelier. Surtout lorsque j'utilise de larges spalters pour de grands formats.

J'aime le clapotis de mon pinceau qui s'ébat dans son eau comme un canard.

L'eau à droite ou à gauche... Pas trop loin en tous cas Car quand il y le feu....

Pour le reste la règle est assez simple d'après ce que j'ai compris :

L'eau est soit sur le papier, soit sur le pinceau. Quand elle est sur le papier j'évite d'en avoir sur le pinceau. Juste de la peinture la plus crémeuse.

Quand elle est sur mon pinceau - j'ai choisi un gros gros petit gris- j'apporte des pigments très dilués.

Le plus difficile et qui demande de l'expérience, consiste à garder l'équilibre au fur et à mesure que l'eau sur la papier s'évapore ou que la pense du petit gris se vide.

S'arrêter à temps, prévoir...

On en reparlera.

Cette semaine je vous poste une toile qui me laisse dubitatif.

Le cirque, toujours. Manque la magie. Le sujet m'a échappé. A vous de juger.

Un cirque dans la ville . 30x100  Papier Hahnemuller 220gr grain torchon

Comments

[mijo]

suite...tu auras au moins 2 commentaires..
il manque des valeurs sombres aussi intenses que ton rouge mais en opposées du genre vert-noir au tout 1er plan et sur la base des tentes un peu trop proprettes..;et puis êut etre du linge sèchant sur un fil..;ou un gnou ou zébu qui se repaît d'herbe'( ceci en passant est intolérable pensons à leur liberté en afrique) bref: c'est pas à jeter, monsieur faure ,mais à sublimer vous etes sur le bon chemin et comme vous le dites si bien ce n'est pas le but qui compte mais le chemin et ses épreuves..;sympa ton commentaire sur l'eau..quant à moije préfere un bon bourgogne voir un bordeaux pas trop jeune..j'aime les flaques, auréoles, jeux d'eau à s'éclabousser feuilles à pencher pour faire raviner, couler fusionner, milles goutelettes pour faire étinceler un noir trop sombre(j'aime pas le noir)l'eau est mon élément et l'air qui m'agite aussi est tout aquarelle
aquarellement
mijo

[mijo]

tentes en vue: le cirque est là!!!!! le sujet est tout d'abord reconnaissable, ce qui n'est déjà pas mas en soi..; belle perspective qui amene l'oeil à la ville..le sujet et ce que tu veux dire est bévident par le choix des tons et valeurs: le rouge pétard, voire "rouge cirque", ne laisse aucun doute sur tes intentions... et puis il y a cet avant plan que je ne comprends pas trop, mais il me faudrait sans doute mes lunettes..;est ce le terrain vague élu pour les "gens du voyage"??,